Malgré toute l’excitation que cela me procure, j’essaie de toujours d’être critique envers mon placement. Un placement pour un bénévole court terme, c’est-à-dire 4 mois pendant l’été et une année à son retour au Canada, a nécessité beaucoup d’effort et d’énergie de la part de ma section et il est donc important pour moi de savoir ce que je suis venu faire au Burkina. Les bénévoles courts termes ont trois buts principaux :
- créer un impact dans leur pays d’accueil
- créer un impact au Canada
- atteindre les objectifs personnels qu’ils s’étaient fixés
Je pense que la partie la plus dure à mesurer est le premier point, créer un impact dans leur pays d’accueil car c’est la partie la moins tangible. Je ne pourrai pas dire : « Cet été, j’ai construit une pompe (forage) ou une école ». Bien que ce genre de projets soit important, il faut toujours faire attention à leur durabilité. Prenons l’exemple de la pompe : s’il n’y a aucun suivi après la construction, dès que la pompe tombe en panne, la communauté ne pourra plus l’utiliser. Soit parce qu’ils n’ont pas été formés pour la réparer, soit parce qu’ils n’auront pas cotiser pour ce genre d’imprévus. Il est donc important de travailler en collaboration avec les communautés et de servir de soutien ou de guide et non pas d’imposer une solution que l’on pense être la meilleure. C’est une des priorités d’Ingénieurs Sans Frontières-Canada (ISF).
C’est aussi pourquoi, j’habite dans une famille burkinabés, afin de mieux comprendre leurs réalités au quotidien.
Au Burkina, 80% de la population sont des agriculteurs (contre 2-3% au Canada!), c’est une des raisons pourquoi ISF a décidé de se concentrer entre autre dans le domaine de l’agriculture. Je travaille donc à l’UGCPA/ BM : l’Union des groupements pour la commercialisation des produits agricoles de la boucle du Mouhoun.
Certaines d’entre elles ont décidé de mettre en place le CEF : Conseil d’Exploitation Familiale. Le CEF est une approche qui permet aux membres de l’Union qui le souhaitent de mieux gérer leur exploitation. Mais le projet en est encore à son début ici à l’union (dans d’autres unions, le CEF est implanté depuis plusieurs années).
Même si je suis encore en train d’approfondir mes connaissances par rapport à la structure complexe de l’union, j’ai compris que les agriculteurs membres cultivent les céréales (maïs, sorgho, petit mil etc…). Les femmes, quant à elles, cultivent le bissap’s (ou hisbiscus) certifié biologique. Mon rôle à l’UGCPA est de travailler avec les productrices de bissap’s dans le domaine du CEF.
Si vous souhaitez plus de détails, n’hésitez pas à me le faire savoir.