Thursday, May 28, 2009

Pourquoi suis-je ici?

Voila maintenant une semaine que je suis arrivée à Dédougou, petite ville à l’ouest de Ouagadougou (la capitale du Burkina). Depuis mon arrivée, j’en apprends chaque jour un peu plus sur le Burkina et je pense que les burkinabés en apprennent un peu plus sur le Canada (vu le nombre de questions que l’on me pose!). En une semaine, j’ai pu assister à un baptême, l’inauguration d’une mairie dans une ville voisine, une compétition de lutte…enfin ils s’en passent des choses ici!

Malgré toute l’excitation que cela me procure, j’essaie de toujours d’être critique envers mon placement. Un placement pour un bénévole court terme, c’est-à-dire 4 mois pendant l’été et une année à son retour au Canada, a nécessité beaucoup d’effort et d’énergie de la part de ma section et il est donc important pour moi de savoir ce que je suis venu faire au Burkina. Les bénévoles courts termes ont trois buts principaux :

  • créer un impact dans leur pays d’accueil
  • créer un impact au Canada
  • atteindre les objectifs personnels qu’ils s’étaient fixés

Je pense que la partie la plus dure à mesurer est le premier point, créer un impact dans leur pays d’accueil car c’est la partie la moins tangible. Je ne pourrai pas dire : « Cet été, j’ai construit une pompe (forage) ou une école ». Bien que ce genre de projets soit important, il faut toujours faire attention à leur durabilité. Prenons l’exemple de la pompe : s’il n’y a aucun suivi après la construction, dès que la pompe tombe en panne, la communauté ne pourra plus l’utiliser. Soit parce qu’ils n’ont pas été formés pour la réparer, soit parce qu’ils n’auront pas cotiser pour ce genre d’imprévus. Il est donc important de travailler en collaboration avec les communautés et de servir de soutien ou de guide et non pas d’imposer une solution que l’on pense être la meilleure. C’est une des priorités d’Ingénieurs Sans Frontières-Canada (ISF).

C’est aussi pourquoi, j’habite dans une famille burkinabés, afin de mieux comprendre leurs réalités au quotidien.

Au Burkina, 80% de la population sont des agriculteurs (contre 2-3% au Canada!), c’est une des raisons pourquoi ISF a décidé de se concentrer entre autre dans le domaine de l’agriculture. Je travaille donc à l’UGCPA/ BM : l’Union des groupements pour la commercialisation des produits agricoles de la boucle du Mouhoun.

La boucle du Mouhoun est la région où je suis et on la surnomme « le grenier du Burkina » car c'est une région à forte activité agricole. Il y a plusieurs unions agricoles au Burkina. Les agriculteurs faisant partis d’une union bénéficient de certains avantages (comme un meilleur prix par exemple) d’où l’intérêt de se regrouper en unions.
Certaines d’entre elles ont décidé de mettre en place le CEF : Conseil d’Exploitation Familiale. Le CEF est une approche qui permet aux membres de l’Union qui le souhaitent de mieux gérer leur exploitation. Mais le projet en est encore à son début ici à l’union (dans d’autres unions, le CEF est implanté depuis plusieurs années).
Même si je suis encore en train d’approfondir mes connaissances par rapport à la structure complexe de l’union, j’ai compris que les agriculteurs membres cultivent les céréales (maïs, sorgho, petit mil etc…). Les femmes, quant à elles, cultivent le bissap’s (ou hisbiscus) certifié biologique. Mon rôle à l’UGCPA est de travailler avec les productrices de bissap’s dans le domaine du CEF.

Si vous souhaitez plus de détails, n’hésitez pas à me le faire savoir.

5 comments:

  1. Cool! Qu'est-ce que tu fais concrètement jusqu'à date pour aider dans le secteur des bissap?

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  2. Merci pour le update Anais! Looking forward to more posts & hearing more about your day-to-day life!

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  3. Bon courage dans tes entreprises et prends bien soin de toi.

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  4. Salut Anais.
    Le contact par telephone est difficile (j'ai essaye de t'appeler mais je n'ai reussi). Ton blog est vraiment beau et bien ecrit, mais il faut plus de matiere!! J'espere que ca se passe bien la-bas, et je tiens a te dire que tu nous manques et qu'on pense tres souvent a toi. Un gros bisou.

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  5. Salut Anais!
    Juste un petit mot pour te dire qu'on pense a toi a Paris.
    Ton petit blog est tres bien ecrit, et ca donne un bon tour d'horizon.
    J'ai hate d'avoir plus de details sur ton travail avec les productrices de bissap.
    Gros bisou soeurette,

    Clovis

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